Si vous êtes une femme, ouvrière dans une petite entreprise
légèrement excentrée des grandes villes, vous possédez 2,5% de chances d'accéder un jour à une formation dans le cadre de votre travail. Bonne nouvelle, les 35 heures vont vous permettre d'améliorer votre score, à condition cependant que vous fassiez l'effort de suivre des cours sur votre temps libre. Ça n'est pour l'instant qu'une hypothèse de travail, mais la réduction du temps de travail pourrait bien renvoyer une partie des salariés à leurs études.
«Il y a de fortes chances pour qu'on assiste à un accroissement fort des demandes individuelles de formation hors temps de travail», pronostique Jean-Marie Luttringer, auteur d'un rapport sur la question (1). Et de fortes probabilités, également, pour que les employeurs encouragent ce type de pratiques. «En réduisant le temps travaillé, beaucoup d'entreprises vont rogner sur le temps de formation, devoir se recentrer sur ce qui révèle strictement de l'adaptation des salariés au poste de travail et chercher à déporter tout ou une partie de la formation sur le temps libre», confirme le rapport.
Donnant donnant. Les plus anti-loi Aubry militent déjà pour le «tout dehors» et proposent «que le temps passé en formation soit payé mais non comptabilisé dans le temps de travail». C'est le cas de la métallurgie par exemple. A l'évidence, la seconde loi Aubry balayera cette éventualité, mais ne pourra pas totalement écarter la question de la formation hors temps de travail. Beaucou