Stockholm envoyé spécial
Le temps libre, les Suédois en sont friands, mais ne rien faire les angoisse. Il est normal, dès lors, que la formation professionnelle des adultes soit aussi développée dans ce pays. Se former est devenu un véritable mot d'ordre national, presque un devoir démocratique. Et la plupart des actifs s'adonnent à ce sport national, pendant leur temps de loisirs. «Très utile». Une trentaine d'heures de cours de français ou d'aquarelle pour 500 F, d'informatique pour un peu plus du double: l'ABF en français, Fédération de formation des ouvriers est, depuis sa création en 1912, le plus gros cercle d'études de Suède. Près de un million et demi de personnes participent à ses stages sur une population totale de moins de neuf millions d'habitants. «Au début du siècle, il n'y avait pas d'école pour la classe ouvrière, raconte Ewa Lantz, une responsable d'ABF. Mais aujourd'hui encore, ce genre d'institution reste très utile. Avec la crise, la société redevient plus ségrégationniste. Et la formation est un moyen de se maintenir dans les rangs.»
L'ABF est liée, comme son nom l'indique, au mouvement ouvrier. Ses cours sont ouverts à tous mais les membres de LO, la Confédération ouvrière, bénéficient de tarifs préférentiels. Partis politiques. Il existe une dizaine d'autres fédérations d'études, liées à des partis politiques, des églises ou à des organismes de loisirs. Très populaires, ces cercles d'études accueillent chaque année, un cinquième de la population e