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Libération

Kosovo. L'entrée en guerre. Le récit. De l'autonomie a la ""serbisation. La répression au Kosovo s'accroît depuis 1989.

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publié le 23 avril 1999 à 0h26

Le Kosovo, «berceau de la nation serbe», fut dès 1987 le levier pour

la conquête du pouvoir de Slobodan Milosevic, jeune apparatchik communiste ambitieux, qui attisait les peurs et les ressentiments d'une population serbe de plus en plus inquiète par le poids démographique croissant des Albanais de souche. En 1974, ces derniers avaient finalement obtenu de Tito un statut d'autonomie encore plus ample que celui octroyé en 1969 après des années de répression. Certes, ce n'était pas la septième république de la Yougoslavie dont rêvaient depuis 1945 la quasi-totalité des Albanais mais les prérogatives de la «région autonome du Kosovo» étaient presque équivalentes L'autonomie a donné aux Albanais leurs institutions, leurs médias, leurs écoles et leurs université qui formeront une intelligentsia pléthorique.

De violentes manifestations éclatent en 1981 pour exiger le statut de république. Elles sont durement réprimées, mais le Kosovo garde son autonomie. C'est Milosevic, devenu l'homme fort de Serbie, qui la supprimera. En mars 1989, le Parlement du Kosovo doit voter sous la menace des «modifications» au statut de la province. Une quarantaine d'intellectuels sont arrêtés pour «complicité» avec les «nationalistes albanais». Les manifestations de protestation font une centaine de morts et des milliers de blessés en quelques mois. L'armée fédérale se déploie dans la province dès février 1990 et l'état de siège est proclamé. En juin, Belgrade promulgue des lois d'exception qui supprimen