Voilà qui va encore alimenter les divagations des salariés
paranoïaques. La dernière livraison, cru 1999, de l'étude annuelle de l'American Management Association (AMA), affirme que 45% des grosses entreprises américaines surveillent de près les activités de leurs employés. Contre 35% deux ans plus tôt. Courrier électronique, boîte vocale, fichiers informatiques, communications téléphoniques, sites web visités, tous les instruments de travail modernes servent manifestement à renseigner les employeurs. Et si l'on ajoute à cela la vidéo-surveillance, ce sont plus de 67% de ces grosses entreprises qui suivent d'un oeil attentif le comportement de leurs troupes. Des filatures de bureau en quelque sorte, censées parer à l'espionnage industriel, la fuite d'informations en tout genre et la perte de productivité. Un salarié disposant d'une adresse électronique et d'une connexion à l'Internet pourrait être tenté d'en user à titre personnel, voire d'en abuser. Du coup, les employeurs concentrent de plus en plus leurs investigations sur l'Internet et les mails. A l'aide de logiciels espions qui scrutent le contenu des messages à partir de mots clés. En cas de pêche suspecte, ces «indics» de l'informatique envoient un message d'alerte aux managers" D'après les 1 054 directeurs des ressources humaines interrogés en janvier pour les besoins de l'enquête, les employeurs du secteur de la finance se montrent particulièrement friands de ce type de traque, comme ceux des services et du commerce