La légende officielle de l'ecstasy ressemble à celle du LSD:
découverte en 1913 par les laboratoires pharmaceutiques allemands Merck, cette «substance psychoactive» dont l'appellation chimique est «méthylènedioxy-méthyl-amphétamine» devient vite, en raccourci, la MDMA. Destiné à faire maigrir et doté d'effets secondaires hilarants, le produit ne sera jamais commercialisé, mais, en 1953, l'armée américaine le teste pour applications militaires. Sans suite. Au début des années 60 entre en scène Alexander Shulgin, dit «le Parrain». Docteur en biochimie de l'université de Berkeley (Californie), il est engagé comme chercheur pour Dow Chemicals, pour lequel il invente avec succès un pesticide. En 1965, pour le récompenser, la compagnie pharmaceutique lui procure un laboratoire personnel. Assez vite, le gouvernement américain l'autorise à utiliser ce «home laboratoire» pour expérimenter de nouvelles substances psychotropes. Avec sa femme, Ann, qu'Alexander Shulgin teste la plupart des produits de sa composition. Après une expérience «très réussie» à la mescaline, le couple Shulgin va goûter plus de 179 substances, dont la MDMA. Shulgin voyait sa (re)découverte comme une «pénicilline de l'âme» et se mit à prescrire la molécule à des fins thérapeutiques: levée des inhibitions, retour de la confiance en soi, amour universel" Poliment renvoyé par sa compagnie, perdant sa licence du gouvernement, Shulgin reste, à ce jour, le gourou officiel de l'ecstasy.
De proche en proche, la MDMA pé