Entre le salarié et l'indépendant, il y a Michel, 43 ans, conducteur

de cars. Il travaille pour Tourisme et Conduite, une petite entreprise qui lui propose des missions, qu'il accepte ou refuse comme il l'entend. Créée il y a plus d'un an, cette SARL répond à une demande spécifique du marché routier: assurer un second chauffeur pour les longs trajets en car. «Les entreprises de transports nous appellent pour assurer des missions courtes de doublage. Ils respectent ainsi la législation qui exige deux conducteurs pour les longs voyages», explique Guy Blaise.

A la tête de la société, il centralise les demandes des entreprises de transport et les distribue ensuite à ses sept chauffeurs. Disséminés sur toute la France, aucun n'est salarié, tous sont indépendants. Ils ne perçoivent ni salaires ni congés payés mais sont payés en factures rédigées pour des prestations de service.

Basé en Bretagne, Michel est joignable vingt-quatre heures sur vingt-quatre grâce à son portable. «Guy Blaise nous appelle pour nous donner un planning.» C'est le seul interlocuteur des entreprises clientes, les chauffeurs sont là pour conduire les bus. Contacté un jeudi, Michel a commencé sa semaine le lundi suivant à minuit, gare de Narbonne. Là, il est monté dans un car où il a assuré la conduite jusqu'à Poitiers. Arrivé: 8 h 30 du matin. «Je ne sais jamais à l'avance de quelle ville vient le car et quelle est sa destination finale. Moi, j'interviens d'un point A à un point B pour seconder le chauffeur.» D