Le matin, Katia répond au téléphone chez un concessionnaire
automobile, l'après-midi, elle assure l'accueil d'un cabinet d'avocats. Le lendemain, ce sera une société de crédit immobilier, suivie d'une banque. «Parfois, il m'arrive de travailler sur trois sites le même jour», dit-elle. Et le programme établi la veille peut changer une ou deux fois dans la journée. Des dix-sept sociétés inscrites à son planning, aucune n'est son patron. Son employeur est une société prestataire de services qui l'a embauchée voilà un an en contrat à durée indéterminée.
Employée «volante», Katia est vouée à pallier toute défaillance du personnel. «Ma société m'appelle chaque jour pour me donner mon emploi du temps du lendemain.» Mais, certains soirs, l'agenda reste flou, elle est dite de «réserve». «Je reste chez moi jusqu'à ce qu'on m'appelle pour une mission. Dès 7h30, je dois être prête à partir. J'ai juste le temps d'enfiler mes chaussures.» Le téléphone peut sonner à 8 heures comme à 10, tout dépend des besoins. Durant l'attente de sa mission, elle n'est pas payée. Ne sont prises en compte que les heures effectuées dans les entreprises clientes. Part aussi en fumée le temps perdu dans les transports. Katia aligne des journées de plus de dix heures. Le tout payé 7000 F net par mois alors que les 39 heures hebdomadaires sont généreusement dépassées. Pas d'heures supplémentaires facturées, l'employeur assure que «d'un mois sur l'autre, ça s'équilibre». Grand seigneur, il lui offre parfois le