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EMPLOI: C'est qui mon patron?Prêté, partagé, sous-traité"" Ebauche d'une typologie de ces salariés qui ne savent plus qui est leur employeur.

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publié le 17 mai 1999 à 1h03

Comme Arlequin serviteur de deux maîtres, ils «servent» deux, voire

parfois trois ou quatre employeurs. Ils ont une fiche de paie chez l'un. Et ils travaillent chez l'autre. Ou chez les autres. Ils sont «sous-traités», «externalisés», «prêtés», «marchandés», «détachés» ou «mis à disposition». Au fil des ans, le vocabulaire social s'est enrichi d'une multitude de qualificatifs répondant à une croissante diversité de contrats de travail. Les situations sont variées. Mais la cause est entendue: toujours et partout, c'est l'obsédante quête de flexibilité des entreprises. Et leur propension à se «délester» de plus en plus de la gestion des effectifs au profit d'un tiers. Soucieuses, comme elles disent, de se recentrer sur le noyau dur de leur business, les entreprises sortent de leurs effectifs tout ce qui est périphérique à leurs activités stratégiques: elles ont commencé, il y a bien longtemps, avec le nettoyage, le standard, l'accueil. Elles ont continué avec l'informatique, l'administratif, la paie" Résultat, sur un même site se côtoient désormais des groupes de salariés dépendant chacun d'un employeur différent. Consultant, sous-traitant, prêté pour les besoins d'un contrat, d'une nouvelle machine, ils travaillent ensemble sans trop se soucier de savoir à quel «patron» Untel ou Untel doit rendre des comptes.

Et, lorsque tout va bien, personne ne se plaint de cette mixité. Pour de nombreux salariés, cela fait même partie des habitudes ou de la nature du boulot. Certains préfèr