Le contrat de travail n'est plus ce que vous croyez. Toute l'Europe
est concernée. En mars, à Turin, des inspecteurs du travail italiens, espagnols, portugais, grecs, britanniques, allemands, polonais et français faisaient ce double constat de la précarisation et de la transformation du contrat de travail. Que se passe-t-il donc?
Il y a un trait commun entre le développement de la sous-traitance, des free-lance, de l'intérim, des emplois-jeunes, bref, de tous ces nouveaux emplois, qu'ils soient le fait des entreprises ou des pouvoirs publics dans le cadre de la lutte contre le chômage: vous travaillez en fait pour quelqu'un qui n'est pas celui avec lequel vous signez votre contrat de travail. Celui qui vous donne du travail, c'est une autre entreprise, un autre organisme avec qui votre employeur a signé une convention, un contrat commercial, aux termes desquels il s'engage à rendre une prestation marchande nettoyage, accueil, maintenance matérielle ou informatique, mise en page ou non marchande: entretien d'espaces verts, soins à domicile, garde d'enfants.
La grande entreprise, le salariat le plus classique, n'échappe pas à ce phénomène. Il y a désormais une telle distinction entre les dirigeants et les actionnaires que les actionnaires-propriétaires ne savent et ne veulent plus rien savoir du travail. L'actionnaire ne se comporte plus qu'en fonction de stratégies financières, desquelles découlent quelques ratios devenus obsessionnels pour les dirigeants. La gestion des hom