Tel-Aviv envoyé spécial
Une fois de plus, Yossef Lapid rend coup pour coup. Entre ses mains, un micro se fait aussitôt gant de boxe. Attaqué violemment par un chef religieux, il réplique en direct, depuis le bureau de son siège de campagne à Tel-Aviv, sur les ondes de la très écoutée radio militaire, Galei Tsahal. Sa voix de stentor, relayée par plusieurs transistors à travers les locaux de son PC électoral, transporte ses maigres troupes. «Qu'est ce qu'il leur met!», murmure l'un de ses lieutenants. Une fois l'interview terminée, il apparaît dans l'embrasure de la porte, détendu: «Je les énerve car je mène contre eux une campagne très réussie», lâche-t-il. Ce faisant, il poursuit un échange très vif entamé la veille au soir sur l'un de ses plateaux de télévision préférés. «La plus grande honte, c'est de laisser un personnage pareil, un provocateur, un semeur de zizanie, se présenter aux élections», lui avait lancé Eli Suissa, rabbin, ministre de l'Intérieur et dirigeant du parti ultra-orthodoxe Shas. «Bien sûr, on devrait me jeter dans un camp de concentration, n'est-ce pas, M. Suissa?
- Vous y étiez. De toute évidence, vous n'y avez rien appris. - Vous voulez dire que vous allez m'infliger la même leçon que les nazis?»
Au moins quatre sièges.Yossef Lapid parle de porter plainte, mais il n'en fera rien. A chaque empoignade avec les «hommes en noir», il gagne quelques points supplémentaires. Les derniers sondages créditent sa liste, baptisée «Shinouï» (Changement), d'au moin