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Libération

LES DOUZE TRIBUS D'ISRAEL. 9 : Le «travaillisme» des high-tech.As de l'industrie électronique, ashknénazes de la 3e génération, les membres de cette petite tribu élitiste voteront en masse contre Benyamin Netanyahou.

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publié le 17 mai 1999 à 1h03

Haïfa envoyé spécial

«Le 17 mai, surtout n'oubliez pas de vider votre corbeille.» Ce mot d'ordre, bien des membres de la petite tribu high-tech l'ont reçu sur leur e-mail, un peu avant les élections. On peut d'abord s'en étonner. Parce qu'elle ne s'intéresse qu'à elle-même, à ses prouesses et à l'argent, on aurait pu la soupçonner de passivité ou d'indifférence à l'endroit du scrutin. Pas du tout. La famille high-tech ira en masse voter pour Ehud Barak et le parti travailliste. Et plus encore contre Benyamin Netanyahou. C'est ce qu'elle appelle «vider la corbeille». Sur nombre de répondeurs téléphoniques de ses membres, on peut aussi entendre un message analogue à celui-ci: «Je suis absent en ce moment d'Israël mais ne vous inquiétez pas, je serai rentré pour le 17 mai.» «Silicon Wadi». Le high-tech, ici, ce sont 25 000 personnes et 2000 entreprises. Et surtout Tel-Aviv, Haïfa et le nord du pays. Une élite, qui a bien conscience de l'être. Parce qu'elle a rapporté en 1997, à l'exportation, six milliards de dollars (quelque 45 milliards de francs), soit 34% des exportations globales d'Israël. Parce qu'elle fascine les grandes compagnies américaines, qui ont le regard braqué sur les «Silicon Wadi» israéliennes. Parce qu'elle baigne dans une atmosphère de conte de fées. Dernier en date, celui de la société Mirabilis: au cours d'une partie de ping-pong, trois jeunes gens ont l'idée de créer un programme permettant aux utilisateurs d'Internet de savoir qui, parmi leurs amis, son