Bien que très affaiblie à l'intérieur du Kosovo et toujours
considérée avec suspicion par les Occidentaux, l'UCK (l'Armée de libération du Kosovo) entend rester, deux mois après le début des frappes, un acteur prépondérant du conflit, aussi bien du point de vue militaire que politique. Avec le soutien des socialistes (ex-communistes) au pouvoir à Tirana, elle domine le «gouvernement provisoire» du Kosovo du Premier ministre Hashim Thaçi, 29 ans, ex-coordinateur de la délégation albanaise à Rambouillet. Il fut propulsé à ces responsabilités grâce à ses liens de parenté avec Azem Sylaj, qui fut l'un des fondateurs en 1981 du Mouvement populaire du Kosovo (LPK), petit groupe alors inspiré par le modèle de l'Albanie d'Enver Hoxha, avant de créer l'UCK, dont les premiers attentats commencent en 1995. «Nous sommes réduits à essayer de survivre», reconnaissait récemment Hashim Thaçi, admettant les difficultés de la résistance sur le terrain alors que les forces serbes ont expulsé des centaines de milliers de Kosovars qui assuraient le ravitaillement des combattants et leur fournissaient nombre de renseignements. Pire, les maquis qui subsistent sont submergés par l'afflux de réfugiés. Les combattants encore actifs seraient autour de 4 000. Les maquis restent en contact régulier avec les militaires de l'Otan. Les combattants de l'UCK ne participent pas au guidage des raids mais fournissent vraisemblablement une aide logistique aux hommes des services spéciaux infiltrés pour cette tâch