Le machinisme agricole aura-t-il meilleure presse demain? Sera-t-il

synonyme d'agriculture écologique et non de productivisme à outrance? Le Cemagref y travaille en tout cas. Dans les bureaux d'études de cet établissement de recherche «pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement» placé sous la double tutelle des ministères de l'Agriculture et de la Recherche, les ingénieurs mettent au point les machines de demain. Des tracteurs, moissonneuses-batteuses, pulvérisateurs" intelligents parce que bourrés d'informatique. L'obsession de ces techniciens: parvenir à une «agriculture propre et raisonnée». Une «agriculture de précision» qui «respecte mieux l'environnement», préfère Philippe Marchal, chef de la division «génie des équipements agricoles et des procédés alimentaires». Dernier-né des agro-équipements élaborés par le Cemagref: un outil de désherbage électrique piloté par vision numérique. Un prototype a été fabriqué, et le brevet a été racheté par un industriel français. Le principe est à la fois simple et incroyablement sophistiqué. L'outil est équipé d'une caméra reliée à un calculateur, qui identifie les variétés de mauvaises herbes présentes et leur taux de couverture. Elles seront ensuite ratiboisées par une décharge électrique. Avantage pour l'environnement? Une moindre utilisation de pesticides. Avantage pour l'agriculteur? A voir, car le prix d'un tel système n'a pas encore été évalué. Et il n'est pas sûr que l'investissement ne dépasse pas de très loi