L'industrie? Elle a toujours fait partie de l'univers d'El-Kouria,
de Mourad, de Johanna ou de Mounir. C'est un bout du quotidien de ces élèves de troisième du collège Jean-Jacques-Rousseau à Argenteuil (Val -d'Oise). Ils ont tous un parent, père, oncle ou cousin, qui est ou a été ouvrier de production. C'est aussi un élément de leur environnement: sur le chemin même de leur collège, classé récemment en zone d'éducation prioritaire (ZEP), se trouve une usine Dassault. Et derrière, en bordure de Seine, débutent des kilomètres de friches industrielles. Jamais, pourtant, ils n'avaient franchi la porte d'une usine. Jusqu'à cette année.
«Modernité.» Comme 16 000 collégiens français, ils ont participé à l'opération de sensibilisation au monde industriel menée par l'UIMM, l'Union des industries métallurgiques et minières. Et l'avis est général: les visites organisées à l'Aérospatiale, chez Citroën ou à la Snecma ont été «très intéressantes». Un monde sale, bruyant, dominé par le travail à la chaîne: l'image qu'ils s'étaient faite de l'industrie en a pris un coup. «Je m'attendais à voir des ouvriers en bleus de travail, des casques partout, de la crasse. Eh bien, c'était tout le contraire. Je n'ai vu personne les mains dans le cambouis. Et, dans l'ensemble, les sites étaient plutôt propres. Mais, ce qui m'a frappé, c'est la modernité, le nombre hallucinant d'ordinateurs», explique Mounir, 16 ans. Mourad, dont l'oncle a travaillé sur des chaînes automobiles, a été «surpris», lui, par