Les citoyens de l'Union européenne qui ont voté se révèlent très
majoritairement favorables à la poursuite et à l'approfondissement de la construction européenne. Ce constat peut d'autant mieux être présenté que, depuis les débats sur Maastricht, les opinions publiques ont eu «sur la table» des prises de positions diverses, avec un grand nombre de nuances du plus favorable au plus opposé.Dans dix pays sur quinze, les choses semblent claires depuis longtemps. Toutefois, la Grèce, malgré ses états d'âme nationalistes face au Kosovo, s'ancre de plus en plus clairement, à travers notamment ses deux principaux partis, dans le choix européen. Pour les huit autres, ces élections ne font que confirmer des tendances lourdes et anciennes.
Les choses se compliquent pour les cinq autres. Dans deux pays, la Grande-Bretagne et la Suède, le retrait, sinon le rejet, l'emporte. Dans deux autres, le Danemark et la France, les postures ambivalentes sont fréquentes. Dans un cinquième, l'Allemagne, le clivage Est/Ouest demeure très sensible.
L'échelle des Etats apparaît donc la plus pertinente pour appréhender ces différences géographiques. Les pays où les européistes réussissent le mieux sont d'abord ceux qui profitent le plus de l'Union européenne, à travers la politique de «cohésion» et les fonds structurels: Irlande, Grèce, Portugal, Espagne. Ce sont aussi ceux qui ont abandonné le plus tôt leurs ambitions impériales. Les pays nordiques présentent la spécificité d'une défense déterminée de leur