La géographie européenne des écologistes apparaît disparate alors
même que leur insertion dans le paysage politique se confirme. On peut distinguer plusieurs configurations.
Le cas le plus simple est celui de l'Europe du Sud où l'implantation des Verts ne réussit pas, avec, par exemple, un recul en Italie, un affaiblissement au Portugal, où l'alliance avec le Parti communiste, lui-même en difficulté, gêne l'expression d'un discours propre et une présence limitée aux régions septentrionales de l'Espagne. Plus qu'une interprétation «anthropologique» discutable (les Européens du Sud seraient réfractaires à la conscience écologique), il faut sans doute mettre en avant le fort attachement aux partis généralistes, qui ont, mieux qu'ailleurs, su s'adapter à l'évolution des demandes de l'électorat sans être déstabilisés. Le Danemark présente une mutation réussie de l'ensemble du spectre politique, devenu écologique mais sans parti thématique alors qu'en Finlande, en Autriche, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne et en Irlande, les écologistes confortent leur présence au détriment des partis traditionnels et élargissent leur thèmes d'intervention.
La progression des écologistes reste pourtant fragile. L'effet «Chickengate» a à l'évidence dopé deux partis écologistes flamand et wallon en Belgique, mais les Verts perdent du terrain en Suède et au Luxembourg. Les relations diverses que les partis verts entretiennent avec la construction européenne (avec une certaine tendance à l'euroscepticism