Seize expositions montrant près de 1800 images: des accrochages
monographiques, consacrés à des auteurs phares (Rodtchenko, Friedlander, Walker Evans, Bernd et Hilla Becher) ou à des talents inconnus ici (tel Shelby Lee Adams et ses portraits de Blancs pauvres des Appalaches); de grandes présentations collectives, décryptant des tendances (l'expérimentation des formes à travers le «Flou», ou «l'Asymétrie», ou les provocations des «Actionnistes viennois»); des rétrospectives (le photojournalisme de Gotthard Schuh, les diverses facettes, architecturales ou autres de Lucien Hervé)... Dédié aux «Modernités photographiques», le programme des RIP 1999 célèbre les mouvements qui, depuis le début du siècle, ont fondé l'originalité d'expression de la photo, tout en l'ouvrant aux autres arts. Fortement historique, il accueille quelques jeunes talents (Michaela Moscouw et son «Icônomanie», Jacques Damez et ses «Vues de l'esprit»), tout en s'inscrivant en réaction contre les «faux effets de mode» autant que contre le passéisme: «Parmi les quelque170 artistes présentés, les deux tiers sont des auteurs vivants», souligne Gilles Mora, l'organisateur de cette 30e édition.
«Vive les modernités!»: radical et jubilatoire, le mot d'ordre hissé cette année par Gilles Mora, directeur artistique de ces trentièmes Rencontres arlésiennes, exhorte autant à la conquête de l'an 2000 qu'il rend hommage à la création du XXe siècle. Car la modernité, en photographie, n'est pas seulement un concept général.