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Libération
Portrait

Paul Natali Le sénateur du BTP.

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publié le 12 juillet 1999 à 23h45

Il n'y a sans doute pas d'homme politique en Corse plus terne que

Paul Natali, et il a enfin trouvé sa voie en se faisant élire, en septembre dernier, sénateur divers-droite de Haute-Corse, avant de disparaître dans les profondeurs des fauteuils du palais du Luxembourg. Il ne faut pas s'y fier: monsieur Paul est un renard très argenté qui a toujours su se sortir des situations un peu pénibles. Natali, 65 ans et toutes ses dents, est embauché tout gamin comme conducteur d'engins dans une boîte de bâtiments travaux publics, il épouse la fille du patron et en fait l'entreprise la plus importante de Corse. De là, il saute à la présidence de la chambre de commerce, puis à la mairie de Borgo confiée depuis en gérance à sa femme, il enlève la présidence du conseil général de Haute-Corse en 1992, perdue depuis, siège à l'assemblée territoriale et délègue ses sociétés à ses enfants. En 1990, le fisc lui découvre 8,7 millions de francs d'impôts en retard et il est condamné six ans plus tard, après intervention de Michel Charasse et de François Mitterrand, à quinze mois de prison avec sursis. Il y a un an, il se fait pincer à la frontière suisse avec un calibre et s'en sort sans tuer personne. Et en septembre il est mis en examen pour «favoritisme» après dénonciation par la préfecture de plusieurs marchés publics. Natali en rigole, d'ailleurs l'instruction piétine, et il a enlevé dans la foulée un siège de sénateur tenu depuis trente-six ans par la gauche. Quand le bâtiment va, tout