On aurait pu croire que palmes et tubas étaient réservés aux seuls
émules de Jacques Mayol. Que les fans du Grand Bleu ou de la «chasse à l'agachon» étaient les seuls sportifs sous-marins dignes de ce nom. Faux. Le hockey subaquatique, unique sport d'équipe sous-marin, existe. Mais, pour le dénicher, il faut plonger. Bien au fond. Car c'est là que se pratique cette singulière expérience, dont les remous, dignes du plus bouillonnant des Jacuzzi, peuvent déconcerter l'observateur averti.
Sport vicieux. Vu du bord de la piscine, ça n'a l'air de rien. Tout au plus une bande de mômes sous amphétamines qui barbotent frénétiquement. Une cohue hérissée de tubas, dans laquelle on peine à déceler la moindre organisation tactique. Sous la surface, l'affaire revêt une tout autre dimension. Le spectacle a quelque chose de surréaliste: deux équipes de six nageurs, armés de crosses en bois d'une trentaine de centimètres, s'échinent à faire circuler un palet de plus de 1 kg. L'imagination de l'homme est décidément sans limites. Les ingrédients de cette cuisine-là sont simples: masque, tuba et palmes pour les joueurs, deux buts de 3 m de large et deux mi-temps d'un quart d'heure. A priori, rien d'exceptionnel. Seulement voilà, la mayonnaise se concocte entre 2 et 3,5 m de profondeur. «C'est un sport à trois dimensions, précise Nathalie, 27 ans, membre de l'équipe de France féminine. L'adversaire peut surgir de tous les côtés. Il y en a toujours un qui te tombe dessus.»
Ce sport est vicieux, c