Premier réveil aux Mathes. Maïlys, 7 ans, étale la confiture sur sa
tartine et sur son pull. Le lever s'échelonne jusqu'à 9 h 30. Fini le temps où la vieille cloche, suspendue à l'entrée, imposait le rythme des journées. Les matinaux filent aux ateliers, pendant que leurs copains émergent. Macramé, colliers de perles, pochoir et scoubidous. Puis retour dans les chambres pour faire les lits, brosser les dents. Ce matin, Adrienne, l'infirmière, passe pour la pesée. Fossettes de gamine, elle regarde les têtes, écarte les cheveux, traque le parasite. Miguel (7 ans): «Moi, j'aime quand la médecine elle me cherche les poux.»
Avant d'aller au poney, il faut écrire aux parents, leur dire qu'on est bien arrivé. Sur de grandes tables, dans la clairière, on parle de la vie, de la colo, des amoureux. Nastassia (7 ans): «Le mien, il me manque déjà.» Charmeuse et peste, elle raconte à haute voix, en guettant les monos: «Cette année à l'école, le remplaçant de la maîtresse, on lui a fait la misère.» Puis elle dicte son courrier, avant de le signer. Les autres font pareil. Johan: «Je vous aime et je voudrais une play-station et une game-boy.»
Le soleil pointe un bout de rayon, il fait bon. Mais le groupe des petits ne tient déjà plus en place. Nastassia veut jouer à la marelle, un moniteur refuse. Mains sur les hanches, elle le toise: «Je veux rajouter quelque chose à ma mère, dans ma lettre: je déteste les animateurs.»
Sueur, crin et crottin. Après le déjeuner, direction le poney. Les matamore