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Le motoball. Pierre qui roule shoote dans la boule. Où l'on joue au foot à moto avec un ballon de 4 kg.

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publié le 15 juillet 1999 à 23h55

Versailles, envoyé spécial.

Casqué et ganté, Armand Bertrand sautille devant ses buts. Près de lui, à la limite de la surface, Stéphane fait ronronner sa moto, prêt à filer vers les buts adverses. L'averse redouble de violence sur les engins fumants. Derrière les buts, Djamel Belbachir, l'entraîneur du Versailles moto- club, fume cigarette sur cigarette. Imperturbable. Les yeux rivés sur le coup franc sifflé par l'un des deux arbitres. Pascal Gagner, le capitaine versaillais, enclenche la première et fonce sur l'énorme ballon de cuir. Son tir du gauche lobe le mur des motos des défenseurs et trompe le gardien de Houlgate. Le schéma de jeu ressemble à celui du football. Les joueurs en sont tous issus. Pourtant ici, tout se fait à moto.

A la grande époque des années 60, Paris comptait près de dix équipes de motoball. Les cafés affichaient chaque semaine les rencontres, en même temps que les réunions de boxe et de catch à quatre. Aujourd'hui, le sport est tombé en désuétude. «Nous sommes la dernière équipe parisienne. Maintenant le club le plus proche se trouve à Troyes. Les autres sont dans le sud-est de la France.» Serge Samson, le président du club fondé en 1934, est désolé. Cette drôle de spécialité, qu'il tient à bout de bras depuis les années 60, n'arrive pas à voir le bout du tunnel. «Ici, c'est Versailles, dit-il. Et pour ses sujets, la moto n'a rien de royal. Les gens préfèrent le tennis, le golf. Pas des trucs qui font du bruit. La mairie nous octroie bien une petit