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Le juge Lambert. Redevenu anonyme, le «petit juge» de l'affaire Grégory s'adonne à l'écriture.

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publié le 23 juillet 1999 à 0h01

Lambert. Jean-Michel Lambert. Un des vingt juges du tribunal de

grande instance de Bourg-en-Bresse, spécialisé dans le contentieux de l'expropriation, et président du tribunal des affaires de la Sécurité sociale. Le «petit juge» d'Epinal, propulsé sous les feux par l'affaire Grégory, semble loin. Si loin de la houle médiatique qui a déferlé, de longues années, sur les bords de la Vologne, charriant Lambert vers les montagnes. Devenu si anonyme, avec son patronyme si franchouillard. En 1988, il est arrivé à «Bourg» meurtri, un placard dans le dos. Une instruction à ciel ouvert, une affaire trop énorme pour un jeune homme de 30 ans, une guerre gendarmes-policiers ingérable, quelques hésitations (d'abord les soupçons sur Bernard Laroche, puis sur Christine Villemin), de franches bourdes avaient suffi à lui tailler un large costard. Son absence de charisme, un côté passe-muraille, des complets gris et des lunettes d'étudiant en droit ne lui offraient pas la possibilité de rebattre ses cartes, surtout face à la sévérité d'une presse presque unanime. Mais pourquoi remuer ce passé saumâtre puisque tout semble si loin?

«Pince-sans-rire». Ses proches, ses relations de travail dans l'Ain l'assurent: à 47 ans, Jean-Michel Lambert semble avoir tiré un trait sur l'affaire. «Il n'élude pas les questions sur cette histoire, mais il en parle très peu, même dans des soirées conviviales. En arrivant ici, il souffrait encore beaucoup, mais cela semble derrière lui», confie une avocate. «Ses mau