Quand le câble qui achemine les données de l'Internet vers
l'Angleterre a viré au rouge sur l'écran de contrôle, il a fallu réagir très vite. «Au début, on ne savait pas ce qui se passait», raconte David Crochemore. Sous ses yeux, il avait la cartographie des tuyaux qui composent Renater, le réseau informatique français de l'enseignement et de la recherche. Quand un des liens passe au orange ou au rouge, c'est l'alerte. Simple souci technique ou attaque de pirate informatique?
Riposte. Ce jour d'octobre, un hacker était passé par là: le câble qui relie Renater à l'Angleterre était presque saturé, «très encombré» par des données envoyées en masse par le pirate malveillant. Coups de téléphone aux techniciens présents aux endroits stratégiques, interventions sur les ordinateurs. «En quelques heures, on a réglé le problème.»
David Crochemore, avec sa moustache en guidon de vélo, est un pompier. Un soldat du feu high-tech, responsable pour Renater du Cert (Computer Emergency Response Team), le nom générique donné aux «équipes de riposte en cas d'urgence informatique». Partout dans le monde, des structures de ce type ont pour mission de réagir aux attaques de pirates, aux virus et à tous les hoquets de sécurité de l'Internet.
«Notre rôle n'est pas de déposer plainte ou de donner la chasse aux pirates, explique David Crochemore, mais d'assister les utilisateurs victimes d'une attaque.» Le Cert, qu'il dirige coordonne les efforts des spécialistes de la sécurité présents notamment au CEA