«OK Houston, we’ve had a problem here». John (Jack pour les intimes) Swigert, le pilote du module de commande d’Apollo XIII, vient de prononcer la litote la plus célèbre de l’histoire de la technologie. Sur Terre, au centre de contrôle de Houston, la soirée est bien engagée. Neuf heures du soir, ce lundi 13 avril 1970. Deux jours après le tir impeccable de la Saturn V, la fusée géante de Wernher Von Braun, qui propulsait vers la Lune le troisième équipage à s’y poser. Destination: Fra Mauro, un site tourmenté, creusé de cratères, pour changer des mornes mers de lave où s’étaient posées Apollo XI et XII. Après 55 heures et 55 minutes de vol, la routine s’est installée. Les astronautes viennent tout juste de se prêter à une émission de télévision. Aussi, à Houston, on n’en croit pas ses oreilles.
«This is Houston. Say again please.» C’est Charlie Duke le pilote du module lunaire de l’équipage de réserve est de permanence aux communications radios qui répond, après 8 secondes de silence. Le commandant James Lovell (Tom Hanks dans le film Apollo 13) répète la phrase historique et précise qu’il voit une chute de tension électrique. Puis, le troisième astronaute, Fred Haise, parle d’un «grand boum» perçu au moment où l’alarme s’est déclenchée. C’est le début de la «catastrophe totalement réussie» de la Nasa. Ou comment un échec qui aurait pu tourner au drame a été transformé en victoire retentissante.
Ce 13 avril, on co