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Libération

An 2000. Les objets du siècle. Le déodorant. Un siècle de senteurs. Les Romains déjà se souciaient de masquer les odeurs corporelles. Aujourd'hui, c'est à tous les effluves que l'homme s'attaque.

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publié le 24 juillet 1999 à 0h02

Ce chiffre fait le désespoir de nos industriels. En France, 81% des

femmes et 67% des hommes déclarent utiliser un déodorant dont 65% quotidiennement, contre les neuf-dixièmes des Américains des deux sexes. Le déodorant, qui a commencé sa percée aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle, ne l'a toujours pas totalement réussie ici, cent ans plus tard. En la matière, comme en ce qui concerne l'hygiène corporelle, la France est un pays latin. Modérément propre et plutôt du genre à se taper sur les cuisses en narrant à des étrangers écoeurés la puanteur de Versailles sous Louis XIV ou l'anecdote de Napoléon écrivant à Joséphine après sa victoire à Marengo: «je serai là dans trois jours, ne vous lavez pas"» Malgré cette réputation de saleté qui leur colle à la peau, les Français sont pourtant en progrès. «Depuis les années 80, [ils] se préoccupent davantage de leur hygiène corporelle. Cet intérêt croissant résulte de la pression des normes sociales, de la montée de l'individualisme et du souci de soi», analyse la Sécodip, société d'études de marché. Ce changement de comportement des Français serait notamment dû à une publicité pour un déodorant diffusée à la télévision dans les années soixante-dix. Le scénario: un beau jeune homme s'approche d'une jeune belle femme puis s'en détourne en grimaçant. Le slogan: «à vue de nez, il est 5 heures"». La morale: il ne suffit pas de se laver le matin pour sentir bon toute la journée, il faut aussi utiliser un déodorant. Dans le public, l'hum