En 1991, une photo de Tina Modotti, les Roses, prise en 1924,
décroche un record dans une salle de vente américaine. Susie Tompkins, collectionneuse et cofondatrice d'Esprit, une marque de vêtements, en achète un tirage original pour la somme de 167 000 dollars (900 000 F). La légende de la belle aventurière, de l'émigrée italienne, de l'actrice du cinéma muet, femme libre devenue photographe géniale, agent soviétique réputée femme fatale, a frappé.
Il ne faut pas longtemps pour que ce destin, aussi beau et triste qu'un opéra, intéresse Hollywood. Robert Redford pense produire et diriger un film sur Modotti. Madonna, qui collectionne déjà les peintures de l'artiste mexicaine Frida Kahlo, se met à acheter des clichés de la belle Italienne, à lire les biographies qui lui sont consacrées. Elle fait savoir en février 1996 qu'elle souhaite incarner cette héroïne de roman d'amour et d'aventures, d'espionnage et d'art.
C'est dans ce but que le Rolling Stone Mick Jagger aurait réservé pour sa société de production, Jagged films, et pour la Warner, les droits d'adaptation de la biographie de Modotti écrite par Margaret Hooks, une journaliste irlandaise.
Mais Hooks se fâche avec Jagger et lui retire les droits. Elle s'en va négocier avec Mud Pony Production, la compagnie du réalisateur Stephen Herek (Les 101 Dalmatiens, Holy Man). En 1997, on parle de Linda Fiorentino (Last Seduction, Men in Black) pour le rôle. Depuis c'est un peu la bouteille à l'encre. Le projet de faire revivre Tina