Mike Milken, grand délinquant financier de cette fin de siècle,
refait surface. A 53 ans, il renaît à la vie et aux affaires. Et il est même en passe de se refaire une bonne réputation. Le symbole des années-fric se réinvente en penseur philanthrope. Le Milken ancien était suradapté aux années 80; le Milken nouveau est «éthique»: il finance des programmes d'éducation pour les plus démunis, s'investit dans la lutte contre le cancer et dirige un club de réflexion sur les grands problèmes économiques et sociaux du moment. Entre les deux, il y a eu les juges, la prison, la maladie" Mais comme on ne peut pas se changer complètement, Knowledge Universe, l'entreprise qu'il a créée il y a deux ans, génère déjà 1,5 milliard de dollars de chiffre d'affaires sur le marché privé de l'éducation.
Dans les années 80, une ribambelle d'admirateurs aurait volontiers érigé une statue à Wall Street au «roi des junk bonds». Milken a littéralement inventé ce marché des obligations «pourries». Travaillant pour une banque moyenne qui n'avait pas accès aux émissions obligataires des Etats ou des grands groupes, Milken s'était intéressé aux plus petites entreprises. Pour elles, il avait popularisé ces titres plus risqués mais mieux rémunérés. Dans sa quête actuelle de réhabilitation, il explique que, déjà, il voulait permettre au plus grand nombre d'avoir accès aux moyens financiers.
En réalité, les junk bonds ont surtout fait la fortune de quelques prédateurs qui se sont servis de ces titres pour fina