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Libération
Interview

Christian Bourgois, l'aventure étrangère.

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Eclectique, il a introduit Soljenitsyne et Garcia Marquez en France, tout en publiant Jünger ou la Beat Generation.
publié le 27 juillet 1999 à 0h03

Il y a quarante ans, en 1959, le jeune énarque Christian Bourgois

entre chez Julliard. A la mort de René Julliard en 1963, il prend la direction de la maison d'édition, rachetée deux ans plus tard par les Presses de la Cité. En 1966, tout en restant directeur de Julliard (il le sera jusqu'en 1972), Christian Bourgois fonde une maison à son nom. Une sorte de laboratoire au sein du groupe des Presses de la Cité, où, avec Dominique de Roux, il publie Jünger et Pound, Arrabal et Ginsberg, Topor et Burroughs, Gombrowicz et Copi. Parallèlement, il reprend à partir de 1968 la jeune collection de poche 10/18, dont il va faire un fleuron en y publiant notamment des classiques de la littérature policière et des essais politiques. En 1991, débarqué du groupe de la Cité, Christian Bourgois poursuit seul, en artisan, l'aventure. Outre la Beat Generation, Christian Bourgois a édité Pessoa et Tolkien, Boris Vian et John Fante, mais aussi Toni Morrison et Salman Rushdie (les Versets sataniques, en 1989), Richard Brautigan et Antonio Lobo Antunes, Jim Harrison et Antonio Tabucchi, René Ehni et Linda Lê. Au total, un catalogue de plus de mille titres, très axé sur la littérature étrangère contemporaine, et dont l'éclectisme haut de gamme reflète bien la personnalité et les goûts de son créateur.

Du temps de Julliard, quels sont les auteurs les plus marquants que vous avez publiés?

J'ai été le premier éditeur de Soljenitsyne hors de Russie et le premier éditeur de Garcia Marquez hors de Colombie.