Des vies transportées mais pas transportées de joie, transportées
dans un tunnel. Il y a bien les stations. Mais il n'y a rien à espérer dans une station. On ne fait qu'y passer. Il n'y a rien à en tirer. Voici le tunnel suivant. Tous ces tunnels, noirs, interminables, qui vous emmènent tous au diable. Lorsqu'on sort d'un tunnel, on entre dans un autre, c'est bien connu. Respirer un peu, à l'arrêt, dans la station, ça ne fait plus recette, déjà le tunnel qui suit vous guette. Le métro aérien, lui, n'est plus bon à rien. Il ne vous mène jamais bien loin. Vous voyez Paris. Mais Paris ne vous courra pas après. Paris regarde ailleurs. Le métro aérien longe des maisons tristes, des fenêtres aux rideaux gris avec, derrière, des vies toutes taillées sur le même modèle, que ce soit du côté de la Glacière ou vers les studios de la rue Jenner. Des vies transportées, secouées, ballottées, compressées, étouffées, des vies essoufflées, des vies entassées d'une station à l'autre, d'un emmerdement à l'autre, des vies entassées dans des wagons de métro, des vies que l'on pourrait mettre où? Des vies qui espéraient trop, beaucoup trop, parce qu'il n'y a rien, que ce soit dans les tunnels, que ce soit dans le métro aérien, rien, ou si peu de chose, des vies qui espéraient trop de vie en rose et qui se retrouvent dans un wagon de métro aux portes closes, aérien ou souterrain, là n'est pas la question.
Paris n'a pas à entrer dans ces considérations, des vies qui se retrouvent dans un wagon de