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Le planeur libellule de la stratosphère. AeroVironment travaille à un «avion solaire» qui rendrait obsolètes les satellites télécoms.

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publié le 28 juillet 1999 à 0h04

Simi Valley, envoyé spécial.

Le rêve d'Icare attend son envol en pièces détachées au fond d'un hangar de Simi Valley. La membrane de plastique transparent tendue sur une structure aux fines nervures dentelées de matériaux composites ­ fibre de carbone, résine graphite et Kevlar ­ ressemble à une aile de libellule géante. Tout en longueur, à peine 2,5 m de large, guère plus de 25 cm d'épaisseur, elle comprend six sections qui, mises bout à bout, feront plus de 61 m d'envergure. «Nous pouvons y rajouter autant de segments que nous voulons», explique Ray Morgan. «Hélios est un avion modulaire», dit-il en caressant sa drôle de machine volante. «Il fera plus de 120 m d'envergure, davantage qu'un 747», poursuit le vice-président d'AeroVironment. «Il volera entre 15 000 et 25 000 m d'altitude à la vitesse d'un vélo, 15 à 20 km/h, et évoluera dans la stratosphère un peu comme un matelas flotte sur l'océan, grâce à la souplesse de sa structure. Il restera en l'air six mois de suite.» Car cet «avion éternel», à l'inverse d'Icare, tirera l'énergie de ses 14 propulseurs électriques à larges hélices à deux pales d'une source inépuisable, et gratuite: le soleil.

Un oiseau immense. La partie supérieure de ce qui est en fait une immense aile volante est couverte de panneaux solaires. L'énergie qu'ils emmagasineront pendant la journée permettra aux moteurs de fonctionner la nuit. Hélios croisera sans bruit au-dessus de nos têtes comme un immense oiseau planant dans la stratosphère. «Il prendra