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Profil rouge. A partir de 1930, Tina Modotti abandonne la photographie et le Mexique et devient une militante pure et dure. Elle se met en ménage avec un agent stalinien, s'installe en URSS puis en Espagne.

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publié le 29 juillet 1999 à 0h04

Après avoir hanté les milieux artistiques de San Francisco, commencé

une carrière d'actrice à Hollywood, Tina Modotti s'est fixée au Mexique. Elle y est devenue photographe cotée. Et militante communiste. En 1929, son amant Julio Antonio Mella, l'espoir de la révolution en Amérique latine s'est fait assassiner sous ses yeux en pleine rue à Mexico. Suspecte aux yeux de la police, elle a dû faire face à une campagne de presse difficile à supporter.

Après l'affaire Mella, Tina Modotti connaît une période de dépression puis elle reprend ses activités. Elle présente une exposition de ses photos à Mexico (le 3 décembre 1929), fait des portraits de femmes à Tehuanpetec et réussit quelques clichés superbes de marionnettes et des mains qui les manipulent.

Mais sa passion n'est plus photographique. Elle devient une militante communiste de plus en plus rigide. Quand le peintre Diego Rivera quitte le PC, elle le qualifie de traître. Et oublie que, quelques mois plus tôt, quand elle était attaquée de toutes parts, cet ami a été un de ses plus ardents défenseurs.

La position de Tina Modotti au Mexique devient délicate. Depuis l'assassinat de Mella, sa maison est surveillée en permanence par la police. Bientôt un attentat contre le président du Mexique, Pascal Ortiz Rubio, sert de prétexte à une campagne contre les «agitateurs étrangers». Modotti est arrêtée, détenue au pénitencier de Lecumberri. Deux semaines plus tard, elle est relâchée, mais on lui donne 48 heures pour faire ses paquets.