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Globe doctors. Les chercheurs de «Scripps» auscultent le climat de la Terre pour tenter, à terme, de la sauver.

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publié le 30 juillet 1999 à 0h05

La Jolla, envoyé spécial.

De la fenêtre de son bureau, Charles Kennel voit passer les baleines et folâtrer les dauphins au large d'une longue plage frangée de cocotiers. L'océan Pacifique y déferle en rouleaux gris que chevauchent des essaims de surfeurs. Le Dr Kennel ne se lasse pas de cette vue. Elle conforte cet astrophysicien de 59 ans dans ce qu'il estime être la mission de la Scripps Institution of Oceanography (SIO), le centre de recherches presque centenaire qu'il dirige depuis 1996, après avoir été directeur adjoint de la Nasa. «Nous sommes un peu comme des médecins du globe qui tentent de faire un diagnostic précis de l'état de santé de la planète», dit-il des plus de 300 chercheurs de cette «mini-université» des sciences de la Terre (une branche de l'université de Californie), dont les travaux vont de l'océanographie à l'astrophysique en passant par la climatologie ou la botanique. «On comprend depuis le XVIIe siècle la circulation du sang, mais nous commençons tout juste à nous intéresser à celle des courants océaniques», ajoute-t-il, pour illustrer le caractère pionnier des recherches en cours sur ce campus paradisiaque à 20 km au nord de San Diego, où le short, le T-shirt et les lunettes de soleil sont plus fréquents que les complets ou les blouses blanches.

Effet de serre. C'est de La Jolla que vient l'exposé de plus en plus fréquent des symptômes alarmants qui incitent à penser que la Terre ne va pas bien. Un chercheur de la Scripps, Charles Keeling, a déclenc