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Le cas Vidali. Militant de toujours, stalinien convaincu, l'étrange Vittorio Vidali, le dernier compagnon de Modotti, aurait participé aux meurtres de Nin, Tresca et Trotski.

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publié le 31 juillet 1999 à 23h54

Emigrée italienne aux Etats-Unis en 1913, Tina Modotti s'installe,

en 1923, au Mexique. Elle y devient une photographe célèbre et une militante communiste acharnée. En 1930, Tina quitte pourtant ce pays. C'est en Espagne, pendant la guerre civile, qu'elle donne sa pleine mesure d'agent stalinien. Revenue au Mexique en 1939, elle y meurt épuisée dans un taxi, en janvier 1942. A 45 ans. Le dernier homme de sa vie, qui a passé onze ans à ses côtés, s'appelle Vittorio Vidali.

Le 27 septembre 1980, il y a foule à la casa del popolo de Trieste. Le Parti communiste italien y célèbre le 80e anniversaire de Vittorio Vidali. Non parce qu'il fut le compagnon de Tina Modotti de 1931 à 1942, mais parce que cet homme fut un militant et un dirigeant tout-terrain. Et qu'il est l'un de ceux qui ont permis à Trieste de ne pas devenir yougoslave après 1945. Pour lui rendre hommage, même Enrico Berlinguer, le secrétaire général du PCI, s'est fendu d'un message. Vidali devrait jubiler, il est maussade et commence son discours par des lamentations (1).

«Nous avons été staliniens.» «Ma vie? Parlons-en de ma vie. J'en ai vu des vertes et des pas mûres. Je pense à tout ce qu'on a dit et écrit en ces jours du quarantième anniversaire de l'assassinat de Léon Trotski. La presse internationale continue de broder autour de ma participation à ce crime" Cela me rappelle cet article diffusé à des centaines de milliers d'exemplaires dans les années 40 aux Etats-Unis. On m'y décrivait comme l'homme aux quatre d