Lille de notre correspondant
Venant de ses adversaires politiques, le compliment a fait mouche. C'est en effet un cri du coeur qu'a lâché la droite nordiste il y a quelques jours en découvrant le montant de l'enveloppe obtenue par le Nord-Pas-de-Calais pour le prochain contrat de Plan: «Avec Marie-Christine Blandin, la Région était mieux défendue qu'avec le socialiste Michel Delebarre!» Depuis qu'elle a perdu la présidence de la région Nord, celle qui préfère qu'on l'appelle Marie Blandin a en quelque sorte trouvé son Aventin. Il est bien loin le temps où ses collègues du conseil régional (autant à droite qu'à gauche), encore sous le coup de son élection surprise à la présidence à l'issue de l'interminable nuit du 30 mars 1992, la qualifiaient «d'accident politique, de cosaque de la chlorophylle, de tiers-mondiste sectaire» et autres sympathiques noms d'oiseaux. Aujourd'hui, simple conseillère régionale, présidente du groupe des Verts, Marie Blandin est consultée et ses avis sollicités. Les socialistes la craignent, la droite la respecte. Avant chaque décision majeure, Michel Delebarre, qui n'a pu la convaincre d'être sa première vice-présidente, prend langue avec son allié le plus retors. «Une position des plus délicates, avoue Marie Blandin, il faut critiquer mais ne pas franchir la ligne jaune. Je pourrais en dire beaucoup plus"»
Beaucoup lui reprochent d'ailleurs cet excès de prudence. Parfois, elle se lâche un tantinet: «Je suis personnellement épanouie et professionnelle