C'est sur les doigts d'une seule main que Jacques Glassman compte
dorénavant ses amis. L'honnêteté a parfois un coût élevé. Voilà l'enseignement que ce footballeur valenciennois de 37 ans a retenu de l'affaire VA-OM. C'est lui, en effet, qui au printemps 1993 dénonce le match truqué entre son équipe de Valenciennes et l'OM. Bien qu'innocent, il sera victime de cette affaire. Aujourd'hui encore, Jacques Glassman paie ses propos au juge Beffy. On le pensait sorti d'affaire en juin 1998 lorsque le RC Strasbourg lui a proposé une place d'entraîneur-recruteur pour son équipe juniors. Les dirigeants strasbourgeois pariaient alors sur son exemplarité.
Mais il n'a pas tenu le coup. Il est retourné quatre mois plus tard dans sa famille à Valenciennes et pointe à l'ANPE. «Triste situation», reconnaît-il, mais peut-être meilleure que l'exil forcé qu'il avait accepté en 1995, au plus fort du scandale, dans une équipe de l'île de la Réunion. C'est là-bas, pensait-on, qu'il se ferait oublier. Et c'est effectivement comme cela que les médias l'ont enterré pendant plus de trois ans. Ensuite, ce fut le retour anonyme à Valenciennes et les mois de déprime. «S'inscrire à l'ANPE, chercher du boulot, j'ai redécouvert la vie d'un homme ordinaire.» Mais Jacques Glassman ne regrette rien, «si c'était à refaire, je le referais, quelles que soient les conséquences». Sa voix trahit la résignation, la tristesse, mais il s'en défend: «Je pense encore avoir un avenir dans le foot, je m'accroche.»
A Valenci