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Libération

EMPLOI. A l'écoute des meurtris.

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Maux pour mots, association strasbourgeoise de médecins du travail et de psychosociologues, veut créer un réseau national d'aide aux victimes.
publié le 13 septembre 1999 à 0h30
(mis à jour le 13 septembre 1999 à 0h30)

Strasbourg de notre correspondante

Lorsqu'on parle de harcèlement moral, en France, ils sont toujours cités" normal, ils ont été les premiers à afficher au grand jour leur intérêt pour les questions de souffrance au travail et les moyens de la prévenir ou de la guérir. Mots pour maux (1) est une association unique en son genre, née en 1997 des réflexions d'un petit groupe strasbourgeois de professionnels bénévoles (médecins du travail, psychosociologues), tous confrontés dans leur quotidien à des victimes de violence au travail. Des harcelés, comme on les désigne génériquement aujourd'hui, qui ne pouvaient en parler à personne d'autre et face auxquels ces praticiens étaient un peu désorientés. Quoi dire, quoi faire?

Aider à comprendre. Depuis deux ans, donc, l'association tente de répondre à ces questions. Elle milite pour que la législation s'intéresse au harcèlement moral; aide les partenaires au sein des entreprises à comprendre et à maîtriser les phénomènes de souffrance et bien sûr écoute, informe, reçoit. Des rendez-vous d'une heure pour un moment d'écoute intense: «Les gens vident leur sac, ce qui leur permet souvent de clarifier leur situation», raconte la psychosociologue Michèle Drida, présidente de l'association. Ils viennent deux, trois fois, jusqu'à quatre fois. Repartent avec des conseils, éventuellement une liste de psychothérapeutes, ou la procédure à suivre pour obtenir une aide juridique gratuite. «On ne se substitue ni aux avocats ni aux psy