Stockholm correspondance
Stockholm, 8 septembre 1999. L'histoire a fait la une des journaux, il y a quelques mois. Une ex-secrétaire accusait son patron, directeur d'une grande administration, de l'avoir persécutée. Ce dernier l'avait ignorée, méprisée, depuis le jour de son entrée en fonction, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Il faisait de la rétention d'informations, des insinuations sur sa façon de travailler, changeait des voyages ou des rendez-vous sans la prévenir, lui raccrochait au nez, ne lui disait jamais merci, etc. Très perturbée, l'ex-secrétaire a été mise en accident du travail par sa caisse d'assurance maladie, qui lui a alloué une allocation. Une exception. Depuis 1977, la Suède possède bien une loi-cadre sur les conditions de travail qui permet la prise en charge par la sécurité sociale de personnes tracassées sur leur lieu de travail. Mais les affaires aboutissent rarement, tant la barre est placée haut. Après huit années passées à la caisse de Stockholm comme enquêteur, Stefan Lonnstad n'a connu qu'un cas ayant conduit à une prise en charge. «C'est assez dur de prouver ces mauvais traitements. Tout est souvent dans les non-dits. De plus, la loi prévoit de nombreuses exceptions.» Lorsqu'elle est adoptée en 1977, cette loi est totalement avant-gardiste. Elle décide que la notion d'accident du travail ou de maladie professionnelle doit couvrir toutes les blessures liées au travail ou aux conditions de travail, qu'il s'agisse de problèmes physiques ou psy