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EMPLOI. Mode de management.

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Dans certaines entreprises, placard, pression voire terreur, est une façon de gérer le personnel.
publié le 13 septembre 1999 à 0h30
(mis à jour le 13 septembre 1999 à 0h30)

Grosse entreprise, PME familiale, administration, grand groupe industriel: personne n'est à l'abri du harcèlement moral. Les exemples viennent aussi bien du public que du privé. Plus l'organisation d'une entreprise est rigide, plus elle génère des tensions avec la hiérarchie, plus le harcèlement peut devenir un mode de gestion du personnel. Dans le public, le phénomène revêt des formes particulières, conséquences de l'emploi à vie. Comme le licenciement est de l'ordre de l'impossible, il est tentant de se débarrasser de quelqu'un en lui pourrissant la vie. «Dans la fonction publique, les mécanismes de persécution sont plus longs, plus installés, observe Françoise Pagano, présidente de l'association ANVHPT (lire ci-dessus) à Arles. Le harcèlement s'inscrit dans la durée, avec comme point culminant la mise au placard.» Mairies, maisons de retraite, hôpitaux, conseils régionaux ou généraux, Education nationale, la majorité des adhérents de l'association des victimes d'Arles viennent du public ou du parapublic. Ces constats n'ont pas de valeur statistique mais soulignent le particularisme du secteur. «Quand une mairie change de bord politique, rien de tel que des mises au placard pour évincer les indésirables de l'ancienne équipe», souligne un employé. Dans un hôpital de Bretagne, une infirmière-chef fait régner la terreur dans son service depuis des années. La chose est connue, mais cette femme est protégée par la direction et par son statut de fonctionnaire. «C'est moi qui t