La justice du travail, en France, c'est d'abord l'affaire des
prud'hommes pour les contrats de travail, mais aussi celle de quantité d'autres tribunaux qui jugent l'application des conventions collectives, le licenciement des élus du personnel, les infractions à la sécurité ou aux durées du travail. En Allemagne ou en Espagne, la situation est un peu plus simple. Les tribunaux du travail y traitent une gamme de problèmes plus étendue. Quant aux Britanniques, ils n'ont pas de tribunaux du travail et ce sont les tribunaux ordinaires qui règlent le gros des litiges du travail. Nos prud'hommes français ont été conçus pour être accessibles pas d'obligation d'avocat , rapides et enclins d'abord à concilier plus qu'à juger. Or, aujourd'hui, moins d'une affaire sur cinq est conciliée, et ce taux ne cesse de baisser. Le délai de jugement dépasse les neuf, voire douze mois dans les «grands» conseils.Et le nombre d'affaires mises en appel grimpe prodigieusement. Dans la plupart des cas, c'est l'employeur qui conteste un jugement favorable aux salariés; son appel, suspensif, rend alors le jugement inexécutable. Dans certaines cours d'appel, le délai dépasse cinq ans. Résultat: le justiciable subit une attente insupportable, surtout lorsqu'il s'agit de son salaire, et la justice devient injuste. Et puis, il y a la procédure. Certes, l'assistance d'un avocat n'est pas obligatoire. On peut se présenter seul devant les prud'hommes ou assisté par un élu du personnel. Mais dans les grande