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Ecoles, sexe et ancienneté modulent la paie.

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Emploi. La cote des salaires. 380 000 F par an en moyenne pour un ingénieur diplômé.
publié le 27 septembre 1999 à 0h53
(mis à jour le 27 septembre 1999 à 0h53)

C'est un indice des prix, une sorte d'Argus des rémunérations des ingénieurs diplômés que vient de publier le Conseil national des ingénieurs et des scientifiques de France (1). Pile au bon moment. Les directeurs de ressources humaines vont lancer leurs «campagnes de recrutement 1999-2000». Et sur un marché de l'emploi requinqué, autant savoir quelles sont les tendances du moment.

Cette treizième édition de l'enquête sur «les rémunérations des ingénieurs» (2) a, de ce point de vue, le mérite d'être ultradocumentée. On y apprend qu'entre 1995, date de la dernière édition de l'enquête et 1999, le montant des rémunérations des ingénieurs et des jeunes embauchés surtout, n'a pas particulièrement bougé. Cette stagnation serait conjoncturelle: les jeunes ingénieurs qui sortent d'écoles augmentent chaque année (25 000 environ) alors que les départs naturels (en retraite) plafonnent, eux, à 5 000 par an. Evidemment ce déséquilibre «entrées-sorties» ne favorise pas une inflation des salaires. Sans parité. Autre facteur déflationniste, la profession se féminise davantage chaque année. La parité hommes-femmes n'est nulle part acquise et la démonstration vaut pour les ingénieurs. Dans cette catégorie socioprofessionnelle, les femmes représentent aujourd'hui un petit quart des effectifs, contre seulement 6% en 1972. Mais à diplôme et poste équivalents, elles gagnent 6% de moins que leurs collègues masculins. C'est l'effet bien connu du «plafond de verre»: à l'âge ou l'homme décolle (en