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Libération

Emploi. Forum. e-moi, e-moi, et l'Amazone.

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par Sylvie BOMMEL
publié le 27 septembre 1999 à 0h53

«Mon pauvre vieux, tu es complètement amazoné». Si un collègue vous

lance cette phrase, deux déductions s'imposent d'emblée. Primo, cet homme est branché vu que c'est l'expression top tendance dans la Silicon Valley. Secundo, manifestement, vous, vous ne l'êtes pas du tout. Explication de texte: être amazoné, c'est se retrouver totalement hors du coup question Internet. Pas grave? Justement si, gravissime même. Parce que, dans l'acception la plus radicale du terme, la personne ou l'entreprise amazonée risque de tout perdre. Exactement ce qui est en train d'arriver à Barnes & Noble, leader incontesté de la distribution de livres aux Etats-Unis (1 000 magasins et 15% du marché) jusqu'à l'arrivée d'une certaine" Amazon.com qui vend le même produit sur Internet. Certes, Amazon ne représente encore que 2% du marché, mais Wall Street s'en fout qui n'a d'yeux que pour sa fulgurante croissance. Certes encore, Barnes & Noble s'est mis à son tour à vendre sur le Net, mais il a pris vingt mois de retard sur son concurrent, ce qui, en temps Internet, équivaut à une vie.

Donc, pour en revenir à vous, pas une seconde à perdre. Modifiez dès aujourd'hui vos habitudes et faites-le savoir. Ne dites plus: «J'ai un énorme tas de courrier qui m'attend.» Dites: «Ma e-boîte aux lettres est pleine à craquer.» Evidemment, pour cela il vous faut un e-mail, mais si ce n'est pas le cas, je crains sincèrement que votre cas ne soit désespéré, passez plutôt à la case préretraite. La deuxième étape consiste