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Interview

EMPLOI : «Les Néerlandais détestent l'autorité». Johan Haskens apprend aux entreprises à fonctionner avec une hiérarchie minimale.

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publié le 27 septembre 1999 à 0h53

Johan Haskens est directeur de la fondation Koers à Bois-le-Duc

(située dans le Brabant), qui propose aux entreprises un modèle d'organisation peu hiérarchisée et basé sur un travail en équipes autogérées. Créé il y a quinze ans, Koers compte aujourd'hui 125 employés et donne des conseils à 6 000 entreprises néerlandaises.

Peut-on dire qu'aux Pays-Bas, les entreprises sont peu hiérarchisées?

Tout à fait, surtout si on les compare avec les entreprises françaises. La Suède et les Pays-Bas ont beaucoup travaillé sur ces questions de réduction de l'échelle hiérarchique. Il y a, chez nous, moins d'échelons, moins de petits chefs, et la distance entre les individus au sein d'une entreprise est plus réduite. On donne beaucoup plus d'initiatives aux gens de terrain sans qu'ils soient toujours obligés de demander des autorisations. Ils participent aux décisions qui les concernent.

Comment expliquez-vous cette spécificité?

Elle remonte aux années 70. Les Pays-Bas traversaient alors une grave crise économique. Le chômage augmentait. Le gouvernement a diligenté une série d'enquêtes pour déterminer les causes de ce malaise. Le diagnostic a été le suivant: les entreprises étaient beaucoup trop bureaucratiques, trop divisées en services spécialisés et, de ce fait, ne pouvaient pas répondre de façon adéquate et rapide aux besoins du marché. De plus, la structure bureaucratique était une entrave à une pleine exploitation des talents de chaque employé. Dans les années 80, ces idées ont connu un r