La scène se passe au salon Job Rencontres, organisé la semaine
dernière à Paris: 50 entreprises présentes, 1000 postes à pourvoir dans la catégorie commerciaux. Les grands groupes ont fait le déplacement, Kraft Jacobs Suchard, Mc Donald's, Monoprix, Axa ou la Poste. Dans les allées, des milliers de prétendants à un premier job et pas mal de surprises. «Je venais pour voir, on m'a toujours dit que sans expérience professionnelle, point de contrat, mais là j'ai déjà trois rendez-vous», s'étonne ce BTS d'action commerciale de 22 ans. Côté recruteurs, les discours tranchent avec ceux entendus jusqu'ici. «L'expérience? Ça n'est pas un problème si vous n'en avez pas. Chez nous il y des coachs, des tuteurs, des stages d'intégration, des formations longues ou courtes. Vous serez épaulés, soutenus», martèle-t-on à la Caisse d'épargne.
On savait le marché de l'emploi reparti et les recruteurs sous pression. On les découvre en train de rajeunir leurs prétentions, au risque de se contredire: le diplômé bac plus 4, avec autant d'années d'expérience celui-là même que tous convoitent n'est pas disponible sur le marché? qu'à cela ne tienne: place aux jeunes moins diplômés et plus inexpérimentés! L'Agence pour l'emploi des cadres (Apec) le disait déjà en dressant le bilan des embauches de cadres en 1998: 160000 recrutements-cadre ont été effectués l'an dernier, soit 25% de plus qu'en 1997. Les jeunes, tout juste sortis d'école, ont très bien tiré leur épingle du jeu: 56500 embauches dan