Voir sa fiche de paie jouer au yo-yo au gré de ses résultats, de la
réalisation ou non de ses objectifs, c'est depuis longtemps le lot des dirigeants et des commerciaux. Mais plus seulement. La distribution de bonus et de malus se répand à vitesse grand V dans les entreprises, gagnant des services jusque-là épargnés, le marketing, la communication, l'après-vente etc... et touche les cadres et les non-cadres. Les 35 heures ne sont pas étrangères à cette tendance. Le temps n'étant plus la bonne mesure pour apprécier le travail d'un individu, pour juger de sa performance, voici venue l'ère de la gestion par objectifs. Et, par conséquence, celle du salaire à la carte, du bonus à toutes les sauces. Officiellement, avec des arguments louables à la clé: motivation, responsabilisation, autonomisation, etc. Pratiquement, le pilotage «à l'objectif» oblige chaque salarié à obtenir des résultats, peu importe à quel prix (temps passé, stress supplémentaire"). «Ça y est. Mon entreprise prévoit de gonfler le bonus des techniciens, qui pèse pour 10% de leur salaire, et de le rapprocher peu à peu de celui des commerciaux. C'est en projet pour les services avant-vente aussi», note Vincent, 35 ans. Directeur commercial dans une entreprise high-tech, il a vu lui-même, d'année en année, grimper la part variable de son salaire. Elle pèse pour près de 50% aujourd'hui sur sa fiche de paie contre 30% voici dix ans.
«Primable», Bruno, manager, l'est également depuis cinq ans. La direction est venue l