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Libération

EMPLOI. La croisade du temps partiel. A l'aube des 35 heures, un rapport tente de revaloriser le «TP» auprès des commerçants.

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publié le 25 octobre 1999 à 1h19

Mais non, les temps partiels ne sont pas des emplois au rabais. Le

Conseil national du commerce tente de le démontrer dans un rapport publié la semaine dernière. Pas tout à fait par hasard: le secteur emploie environ 30% de caissières, vendeuses à temps partiel. Et avec les 35 heures, leur nombre devrait encore augmenter. Il serait donc grand temps d'en «moraliser» l'usage, explique ce rapport. D'autant que le gouvernement s'y emploie. Il a décidé de supprimer l'abattement de 30% lié à l'embauche de temps partiels pour obliger les entreprises fortement consommatrices de «bouche-trou pas chers» à réviser leurs méthodes de gestion de ce petit personnel. Particulièrement visé, le commerce, bien sûr" Constat d'espèce: en France, un salarié sur six travaille à temps partiel (dont 83% de femmes), la moitié est employée dans de très petites entreprises, les 4/5es sur des postes peu qualifiés, avec des horaires d'irréguliers à décalés (vers le soir, le week-end). Près de 50% sont abonnés à un mi-temps ou à 2/3 de temps, donc à des salaires de «subsistance» (4 000 francs brut pour 43% d'entre eux). Et à travail égal, un temps partiel gagne environ 26% de moins de l'heure qu'un temps plein, parce qu'évidemment on ne le gratifie pas des mêmes avantages. «Le temps partiel véhicule une mauvaise image. Outre qu'il est assimilé à du travail précaire, on le perçoit comme un moyen exclusif de flexibilité pour les entreprises, concernant surtout des emplois peu qualifiés, faiblement rémunérés,