Mais non, les temps partiels ne sont pas des emplois au rabais. Le
Conseil national du commerce tente de le démontrer dans un rapport publié la semaine dernière. Pas tout à fait par hasard: le secteur emploie environ 30% de caissières, vendeuses à temps partiel. Et avec les 35 heures, leur nombre devrait encore augmenter. Il serait donc grand temps d'en «moraliser» l'usage, explique ce rapport. D'autant que le gouvernement s'y emploie. Il a décidé de supprimer l'abattement de 30% lié à l'embauche de temps partiels pour obliger les entreprises fortement consommatrices de «bouche-trou pas chers» à réviser leurs méthodes de gestion de ce petit personnel. Particulièrement visé, le commerce, bien sûr" Constat d'espèce: en France, un salarié sur six travaille à temps partiel (dont 83% de femmes), la moitié est employée dans de très petites entreprises, les 4/5es sur des postes peu qualifiés, avec des horaires d'irréguliers à décalés (vers le soir, le week-end). Près de 50% sont abonnés à un mi-temps ou à 2/3 de temps, donc à des salaires de «subsistance» (4 000 francs brut pour 43% d'entre eux). Et à travail égal, un temps partiel gagne environ 26% de moins de l'heure qu'un temps plein, parce qu'évidemment on ne le gratifie pas des mêmes avantages. «Le temps partiel véhicule une mauvaise image. Outre qu'il est assimilé à du travail précaire, on le perçoit comme un moyen exclusif de flexibilité pour les entreprises, concernant surtout des emplois peu qualifiés, faiblement rémunérés,