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EMPLOI : Les diplômés de l'exil.Réfugiés politiques, ils sont ingénieurs, juristes, chercheurs et vivent pourtant de petits boulots. Un stage expérimental tente de les aider à retrouver un emploi qualifié.

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publié le 25 octobre 1999 à 1h20

Ils ont pris l'habitude, depuis quelques jours, de s'asseoir les uns

à coté des autres dans la salle de cours d'un organisme de formation, Form. A, situé dans le Xe arrondissement de Paris. Ils sont une quinzaine, tous réfugiés politiques, tous titulaires de l'équivalent d'un bac + 5. L'étonnante petite troupe qu'ils forment est un concentré des conflits régionaux de ces dernières années. Ils sont bosniaques, burundais, ukrainiens, kurdes de Turquie ou d'Irak, congolais. Avant leur exil forcé, madame Hong était chanteuse d'opéra, Anwar enseignait, Ismaïl dirigeait une galerie d'art, Issa était dessinateur de presse. Certains avaient des activités politiques, d'autres pas. Tous ont fui leur pays pour des raisons de sécurité. Arrivés en France, ils ont accumulé les petits boulots, souvent au noir. Ils ont fait des ménages ou vendu des journaux de rue pour financer un logement. Une fois reconnus «réfugiés politiques» (voir encadré), ils ont cherché un vrai boulot. En vain. Le stage qu'ils viennent suivre aujourd'hui est expérimental et doit les aider à retrouver un emploi qualifié. «C'est le constat d'un gâchis énorme qui nous a poussés à mettre ce stage sur pied, explique un formateur. Tous ici ont des compétences qui peuvent intéresser les entreprises françaises, et du coup leur permettre de prendre leur vie en main.» Mais leurs chances d'exercer le métier qu'ils ont dû abandonner sont minces. Tout comme celles de trouver un emploi salarié. «Les employeurs sont méfiants, conna