«Amphi-retape» pour les étudiants, university program pour Andersen

Consulting. Deux manières de parler du rabattage de jeunes diplômés directement sur les campus. Chez Andersen, les consultants sont chargés de maintenir le contact avec leur ancienne école et, régulièrement, d'aller vanter devant un parterre d'étudiants les vertus de leur employeur. Depuis peu, le cabinet fait appel à une troupe de comédiens. But de la manoeuvre: dé-mys-ti-fier une réputation pas très glamour dans les milieux étudiants. Tous les bruits qui circulent sur Andersen ­ l'ambiance oppressante, l'uniforme de travail, les jeunes loups, les journées de douze heures, le moule dans lequel il faut impérativement se couler ­ sont mis en scène de manière caricaturale, souvent drôle. Situation de départ, une consultante rencontre un ancien copain de promo. Elle lui annonce qu'elle travaille chez Andersen, il est catastrophé. «Je vois. Tu imagines que comme les Massaïs je bois un grand verre de sang au réveil et que toutes les semaines un type se jette du sixième étage après avoir laissé sur son ordi un message du genre: "J'en peux plus, vous avez eu ma peau»" Entre deux saynètes, le manager reprend la parole et assure: «[Chez Andersen] on est attentif à l'équilibre de nos consultants ["]. Ils doivent être heureux et épanouis.» Le script est défini à l'avance, tous les ingrédients de la séduction sont là: un couplet sur la richesse des missions, un autre sur le séminaire d'intégration à Saint Charles, le