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Libération

EMPLOI. Leçons de recrutement. Embaucher la perle rare, cela s'apprend. Chez Andersen Consulting les managers s'exercent avec de vrais-faux candidats. Récit d'une journée survoltée. Premier volet d'une série sur le recrutement.

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publié le 2 novembre 1999 à 1h45

Il bondit sur l'estrade avec la nonchalance du type qui ne doute pas

de son effet. A deux pas de là, l'horloge de Notre-Dame-de-Lorette, dans le IXe arrondissement de Paris, indique 9 heures. Lui, c'est Christian Billet, «partner», comme on dit chez Andersen Consulting. Soit, en français, directeur associé et maître de cérémonie ce matin-là. «La journée a plutôt mal commencé, il pleut, relève-t-il très justement car dehors, c'est le déluge. Paul Vatine s'est flanqué à la baille et vous avez vu la une de l'Express "Jaffré vaut-il 200 millions? Si on ne peut plus gagner de l'argent en dirigeant une entreprise"» Son public, 70 consultants fraîchement promus «managers», apprécie. Les hommes sont en costume élégant, les femmes, moins nombreuses, en tailleur chic. Assis sur de confortables strapontins, ils savourent l'introduction du «partner», qui flatte leur récente promotion. Dans leurs nouvelles fonctions, ils auront à participer à la politique de recrutement d'Andersen Consulting. Le cabinet conseil spécialisé en intégration de systèmes d'information a prévu d'embaucher 350 jeunes diplômés dans l'année. Les fringants managers doivent savoir s'y prendre. Pour ce faire, ils vont s'entraîner, à blanc, toute la journée, dans le beau bâtiment de verre qui abrite une partie des locaux d'Andersen.

On appelle cela un «assessment», une mise en situation. Et pour coller à la réalité, on est allé chercher dans les grandes écoles d'ingénieurs et de commerce une vingtaine de vrais-faux cand