Ce n'est pas pour faire le malin, mais le seul exemple que le
Dictionnaire historique de la langue française donne du mot «bricolage» est le suivant, il est de Claude Lévi-Strauss: «Le premier aspect du bricolage est de construire un système de paradigmes avec des fragments de chaînes syntagmatiques», et, de ça, on n'en trouve pas chez Casto, où il n'y a que ce qu'il faut. A sa décharge, on peut dire que le mot «bricolage» est apparu très récemment en français, en 1927, Lévi-Strauss avait 19 ans et bien failli être belge. Bricolage vient de bricole (1372) et bricole de l'italien briccola, qui signifie catapulte. Au XVIe siècle, la catapulte est remplacée par des engins de destruction autrement plus performants, et voilà le mot vacant, désoeuvré, à la recherche d'un nouvel emploi, ce qui n'est pas toujours facile à son âge. De la corde qui servait à propulser le projectile on fit une sangle, notre mot se mit tout naturellement à désigner une partie du harnachement des chevaux (le mot existe encore dans nos harnais), une courroie servant aux portefaix, ou la lanière, qui aide à tirer une voiture à bras. L'autre partie de la catapulte, le projectile, suivit une trajectoire sémantique différente, et, par analogie à son tracé capricieux, la bricole désigna le ricochet d'un caillou à la surface de l'eau, un zigzag, un rebond au billard. Au sens figuré, il signifiait un coup tordu, une démarche hésitante, une mésaventure. En 1616, on le trouve chargé d'érotisme, en synonyme de bag