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Libération

Carnet de voyage : Turcs, Tsiganes, Pomaks, Valaques...

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publié le 6 novembre 1999 à 1h50
(mis à jour le 6 novembre 1999 à 1h50)

En plein centre de Sofia, place Battemberg, face à la galerie nationale des Beaux-Arts, au milieu d¹immeubles imposants, il y a depuis septembre comme un champ de patates. Sur cette terre battue s'élevait il y a peu encore le mausolée de Georges Dimitrov. La momie de l'ancien chef du PC bulgare et dirigeant de l'Internationale communiste, mort le 3 novembre 1949, avait déjà été incinérée en 1990, quelques mois après la chute du régime. Restait le bâtiment funéraire. Que fallait-il en faire? Les avis divergeaient. Les uns recommandaient qu¹on en fasse un panthéon, d¹autres une chambre forte de la banque nationale. Le ministère de l'Aménagement du territoire et de la Construction a finalement décidé de le faire disparaître. Pour marquer le changement d¹époque. «Ils voulaient avoir leur mur de Berlin, mais c¹était bien tard», raconte Antony Todorov, francophone, sociologue et chercheur en sciences sociales. «En plus, ils s'y sont repris à trois fois pour raser ce bâtiment construit en six jours. Question symbole, c¹était plus fort qu'ils ne l¹imaginaient. Les habitants de Sofia en ont bien rigolé. Le lendemain de la deuxième tentative, qui eut lieu de nuit, un journal titrait : "Combat nocturne avec le mausolée." La réputation du ministre de la Construction en 1949 n'y a pas gagné.»

Transformer la Bulgarie est difficile. Thomas Berchot, jeune (24 ans) directeur commercial français de la branche locale de Renault Véhicules industriels, le pense aussi. «Leur 1989, les Bulgares ne